En premier lieu, les auteurs définissent les concepts physiques comme des produits libres de l'esprit humain ne pouvant se réduire à une synthèse d'observations de la réalité. En philosophie, on n'attend pas une explication du style du texte, mais de ses idées. », M.Planck, L’image du monde dans la physique moderne, Zurich, Gonthier, 1933, p.97. II. En effet le chercheur n'est pas un observateur passif, son entreprise nécessite véritablement un dynamisme créatif, il doit par conséquent utiliser sa faculté intellectuelle d'imagination. Telle est la représentation de la science pour Einstein. Le chercheur, qui est cet homme de science, se trouve être confronté à deux croyances : la première énoncée à la ligne 10, par la formule paradoxale « croit certainement » et la deuxième à la ligne 13 « aussi croire ». D'autre part, selon Einstein et Infeld, le progrès dans la recherche, c'est- à -dire l'acquisition progressive de savoir, permet de concevoir une théorie de plus en plus épurée et décrivant les comportements de plus en plus d'objets se présentant dans notre champs phénoménal, c'est-à -dire décrivant de mieux en mieux les phénomènes. Le déterminisme prôné par les positivistes annihile toute création, hypothèse et liberté en ce qu’il fixe les choses avec précision étant la cause des choses. 2) La seule ingéniosité de l’esprit humain dans sa tentative de création d’images conduit les hommes dans l’incertitude. Lisez ce Archives du BAC Commentaire de texte et plus de 246 000 autres dissertation. ». Flammarion, coll. Les positivistes se limitent aux seules réalités sensibles, niant l’existence de « réalités invisibles » : ils détournent la physique de spéculations vaines sur la nature des choses. La position positiviste (qui est déjà annoncée et définie par Einstein par les mots « déterminés » et « monde extérieur » reliés par le terme « uniquement », ce qui exclut toute autre conception) renvoie à ce que ses concepts et ses théories ne sont justifiées que dans la mesure où ils fournissent une représentation logique des relations entre les expériences des sens. I. Merci cela m'a beaucoup aidé pour mon explication de texte !! Pourtant, cette image amène l’incertitude de l’homme face au « mécanisme réel », car « il ne sera jamais sûr que son image soit la seule capable d’expliquer ses observations », ligne 7-8. La science est descriptive et explicative, la physique est sensorielle et théorique. En effet, la vérité étant la qualité de ce qui est vrai, ainsi que la conformité de ce que l’on pense avec ce qui est, la vérité n’est plus subjective, qualité de ce qui est mis dessous, ce qui se rapporte uniquement au sujet pensant, mais bien objective, qualité de ce qui est placé devant, qui a un caractère scientifique en tant qu’elle consiste en un accord avec la réalité, avec ce qui est. II. Einstein dit à la ligne 5 qu’il « n’a aucun moyen d’ouvrir le boîtier », les sens de l’homme ne permettent pas cette connaissance des choses en profondeur, cette possibilité de concevoir et de comprendre le mécanisme interne des choses. III. Il manque un ingrédient capital dans la démarche de compréhension du monde : la connaissance. [...], [...] C'est bien le langage qui est porteur de significations, mais les mathématiques sont-elles aptes à exprimer la vérité objective ? Puis, après un travail des sens préalable sur le « monde extérieur », il s’agit de rendre compte de ces observations et de ces impressions en tentant de les expliquer par des « créations libres de l’esprit » par la formation d’images, les comparant avec le mécanisme réel. Le monde, dans cette métaphore est un « mécanisme », notion très importante pour Einstein, car, pour filer la métaphore, comprendre le mécanisme de la montre fermée c’est concevoir l’ensemble des pièces qui entrent en jeu dans son fonctionnement, et le mécanisme du monde c’est son mode de fonctionnement. Consulte tous nos documents en illimité ! Quant au « monde extérieur », c’est ce qui existe au-dehors de l’individu, par opposition à « l’esprit humain ». C’est comme si le monde extérieur contenait son propre contenu qui doit être déplié par l’esprit. Vous pouvez paramétrer vos choix pour accepter les cookies ou non. On lui reproche de nous avoir appris bien peu et dâavoir laissé dans lâobscurité incomparablement davantage. Le texte en question développe une idée, une thèse grâce à des arguments énoncés par l'auteur. Le passage étudié traite du laborieux travail de recherche, relativement à la mise en place de concepts physiques, des systèmes et des théories permettant de décrire le réel par le biais de prédictions, c'est-à -dire permettant d'atteindre la vérité objective. Philosophie : Une explication d'un texte d'Alain sur les mathématiques et les Sciences. Mise en rapport de la connaissance et la représentation scientifique : la connaissance comme condition d’explication des « impressions sensibles ». Puisque ses sens ne lui permettent pas de voir le mécanisme des choses et de la montre fermée, c’est son esprit qui prend le relais en créant une « image », qui est la représentation mentale du mécanisme. de 298 pp. Qu’en est-il du « chercheur » ? Il pourra appeler cette limite idéale la vérité objective" Albert Einstein et Léopold Infeld, LÉvolution des idées en physique (1936), Éd. (Bibliothèque de Philosophie scientifique). Pour cela, il va montrer que les « concepts physiques » naissent bien de l’observation sensible du monde extérieur mais ils s’enracinent aussi, pour une grande partie, de la faculté de l’esprit humain à créer ces concepts. N'hésitez pas à laisser vos commentaires. L’intervention de l’esprit se fait au moyen de l’hypothèse formulée à la ligne 6 : « S’il est ingénieux… ». Ce qui va suivre fera l’objet de cette hypothèse qui est la condition nécessaire de la compréhension. L’expérience semble jouer un rôle prédominant dans la connaissance du mécanisme du monde, tout autant que les « créations libres de l’esprit humain » pour Einstein. Einstein énonce dans cette thèse la définition de ce que sont les « concepts physiques » : ce sont « des créations libres de l’esprit humain ». Puisque ses sens ne lui permettent pas de voir le mécanisme des choses et de la montre fermée, c’est son esprit qui prend le relais en créant une « image », qui est la représentation mentale du mécanisme. Lâépreuve de lâexplication de texte dure 4 heures. Tournant le dos à la conception positiviste de son temps, Einstein montre grâce à la métaphore de la montre fermée, les limites d’une telle vision de la physique. texte de Leibniz sur la conscience. Expliquer, du latin explicare, signifie déplier, dérouler : c’est faire comprendre ou faire connaître par un développement. Toutefois, cette thèse n’exclut pas le fait que certaines choses soient déterminées par le monde extérieur, et cela fait appel aux « impressions sensibles » de la ligne 12. La physique vise à être une image du monde que son développement s’avère orienté vers une formulation unitaire et fondamentalement simple, capable d’embrasser sans cesse une plus grande diversité des éléments du monde rendus dans l’expérience. Conditions générales & politique de confidentialité. Cette action de « former » fait écho à une création, à la constitution de ce qui n’existe pas. Cet extrait de « Lâévolution des idées en physique » a été écrit par Albert Einstein et Leopold Infeld en 1963. Il pourra aussi croire à l'existence d'une limite idéale de la connaissance que l'esprit humain peut atteindre. Lâexplication de texte en philo : les attentes des correcteurs ð§ Admettons-le tout de suite, ton but est relativement clair dans cette épreuve : tu dois EXPLIQUER un texte (relativement obscur ouiâ¦). Cette hypothèse suppose que l’homme soit « ingénieux », c’est-à-dire qu’il fasse preuve d’esprit d’invention et de créativité, ce qui fait écho aux « créations libres de l’esprit humain » de la ligne 1. Un sujet est proposé en plus des deux sujets de dissertation. Qu’en est-il du chercheur ? C’est en effet indubitablement qu’il croit que plus ses connaissances seront nombreuses, plus « son image de la réalité deviendra de plus en plus simple et expliquera des domaines de plus en plus étendus de ses impressions sensibles. Vous pourrez également modifier vos préférences à tout moment en cliquant sur le lien "Paramètres des cookies" en bas de page de ce site. Notre connaissance est construite sur nos croyances : le chercheur croit en l’importance de la connaissance en tant que système d’explication des rapports entre la pensée et les objets. La physique vise à être une image du monde que son développement s’avère orienté vers une formulation unitaire et fondamentalement simple, capable d’embrasser sans cesse une plus grande diversité des éléments du monde rendus dans l’expérience. aide sublime pour mon dm de philo merci !!!!!! En effet, il y a une infinité d’images possibles qui soient capables d’expliquer les observations du « monde extérieur ». 2) Le rôle de l’image. C'est après sa mort que l'expérience a été réalisée, et il s'est avéré qu'il avait raison. L'explication est votre commentaire de texte. Splendide. A travers cet extrait de Lévolution des idées en physique, Einstein et Infeld abordent le thème de la prétention à la vérité des systèmes théoriques des sciences de la nature. ». Search. Deux des plus grands physiciens du XXe siècle ont écrit ensemble, en 1936, à Princeton, cet ouvrage désormais classique. On commence alors à entrevoir la difficulté qui se pose à l’homme pour donner du sens au monde auquel il appartient. L’esprit, solution au problème ? Notre connaissance est construite sur nos croyances : le chercheur croit en l’importance de la connaissance en tant que système d’explication des rapports entre la pensée et les objets. On pourrait remplacer le « s’ » par la formule « à condition que ». 3) de la ligne 10 « Mais le chercheur… » à la fin. Tu ne trouves pas ce que tu cherches ? Introduction : Cet extrait de Lâévolution des idées en physique dâEinstein et Infeld sâinscrit à la suite dâun rappel et dâun exposé des idées scientifiques sur la physique de ses prédécesseurs. 2) L’homme qui veut comprendre le monde se trouve contraint de faire un effort. Cette thèse d’Einstein est riche en oppositions et en nouvelle conception dans la méthode scientifique. Qui plus est, les observations que l’on fait du « monde extérieur » doivent être expliquées pour rendre le monde à la fois intelligible et compréhensible. Ces « concepts physiques » sont des « créations libres de l’esprit humain ». L’homme du commun et/ou l’homme ingénieux se trouvent confrontés à l’incertitude de leur méthode pour tenter de comprendre le monde. L’ingéniosité de l’esprit humain va émettre la possibilité de « former quelque image du mécanisme ». Mise en rapport de la connaissance et la représentation scientifique : la connaissance comme condition d’explication des « impressions sensibles ». Les limites du monde extérieur et de nos sens dans notre compréhension du monde. Einstein rappelle cette position en disant « uniquement déterminés par le monde extérieur ». 1) de la ligne 1 à la ligne 5 « (…) mais il n’a aucun moyen d’ouvrir le boîtier. Cet extrait de L’évolution des idées en physique d’Einstein et Infeld s’inscrit à la suite d’un rappel et d’un exposé des idées scientifiques sur la physique de ses prédécesseurs. Pensée par des étudiants, la plateforme Pimido utilise des outils de détection anti-plagiat pointus, permettant l'analyse et l'optimisation de contenu rédigé par des étudiants ou des professionnels. Enfin, Einstein par un effet de style, montre la distance qu’il faut prendre avec la conception positiviste des « concepts physiques » en utilisant le conditionnel, « pourrait », et le terme fort de « croire », qui expriment un décalage par rapport à la réalité. En réalité, l'exercice du commentaire n'est pas si différente de la dissertation. Problèmes de philosophie - Bertrand Russell - publié le 25/02/2010. Cette entrée en la matière est déterminante pour employer le mot positiviste, car elle annonce à elle seule ce qui va suivre : Einstein va traiter des facultés de création de l’esprit humain dans sa visée de compréhension du mécanisme du monde. La connaissance qui est pour le chercheur la condition d’explication des « impressions sensibles », le chercheur croit aussi qu’à cette connaissance il existe une « limite idéale », c’est-à-dire une borne qu’on ne peut pas dépasser qui possède une qualité à un degré parfait, perfection que l’esprit imagine. Dans quelle mesure peut-on dire de la science qu'elle forme un système ? La métaphore est bouclée par Einstein en montrant que les seules choses qui sont apparentes en surface, qui sont données, saisies par les sens de l’homme, par ses impressions sensorielles, ne permettent pas d’entrevoir le mécanisme des choses, le mécanisme de cette montre qui reste fermée. Cette « limite idéale », l’esprit humain a la capacité de l’atteindre. L’homme ne fait que constater passivement les choses sans pour autant comprendre ce qui fait que les choses sont ainsi et non autrement. 5 ans après votre travail reste toujours très utile, votre analyse, très fine et détaillée, m'a beaucoup aidé.
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