Delaunay, dédicataire du poème, avait associé dans ses tableaux la tour Eiffel à la Grande Roue de l’Exposition universelle de 1889. Déchiffrer un calligramme nâest pas toujours facile. Recherche de commentaires composés et explications pour le bac de fran�ais : apollinaire. ». Toujours dans sa volonté de donner une beauté visuelle à ses textes, Apollinaire va jouer sur les couleurs au sein même de ses poèmes, comme dans Les fenêtres : « Du rouge au vert, tout le jaune se meurt […] Le pauvre jeune homme se mouchait dans sa cravate blanche […] La fenêtre s'ouvre comme une orange. Cela va des sujets du quotidien à des choses plus noires, comme la guerre, ou plus romantiques comme l'amour. Publication préoriginale : Mercure de France, nº 433, 1er juillet 1916. Dans l’édition originale le calligramme est imprimé sur deux pages et basculé à l’horizontale ; nous avons retenu la disposition plus lisible adoptée par les éditions ultérieures. S'en suivront Case d'Armons, Lueurs des tirs, Obus couleur de lune et tête étoilée. Pour sortir de nos carcans, nous vous proposons cette semaine de découvrir une autre facette du célèbre auteur du recueil de poèmes « Alcools », Guillaume Apollinaire. 63. », et des horreurs que la guerre apporte, avec tout le sang versé : « Et tandis que la guerre, ensanglante la terre […] ». Le poème évoque les figures de la « période rose » de Picasso ; comme chez Baudelaire, le saltimbanque créateur d’une « musique des formes » est une allégorie de l’artiste. En 1914, pour pouvoir sâengager dans lâarmée, il se fait naturaliser français. Le recueil n’a pas vu le jour, mais les sept poèmes ont paru dans le Mercure de France, nº 433, 1er juillet 1916, sous le titre Lueurs des tirs. Le poème a été composé sur une carte postale représentant un tableau de Robert Delaunay, « Tour », à l’occasion de l’exposition du peintre à Berlin en décembre 1913. Ces peintures véhiculent une autre vision du monde. La flamme « renversée » désigne le caractère antinaturel de la création. Titre : allusion au mythe d’Ixion, amoureux d’Héra : Zeus transforme celle-ci en nuée au moment où il l’étreint (voir « Vendémiaire », p. 000). 1 D'autre part, il existe des documents qui annoncent à partir de 1904 un recueil du titre Le Vent Rhin. Recueil de poèmes dédié à René Dalize, amil d'enfance du poète, mort à la guerre. Guillaume Apollinaire Guillaume Apollinaire, Calligrammes Paris, 1918 Paris, BnF, Fonds Apollinaire Lâécriture est un message à regarder, une constellation de signes qui sâoffrent dispersés dans un espace â celui de la page ou de ce qui en tient lieu, écran, mur ou ⦠En effet, si Apollinaire traite de la guerre, il parle également d'amour. Au milieu des combats, il écrit le recueil Caligrammes, poèmes de guerre et dâamour. Ont participé à cette édition électronique : Vincent Jolivet (édition TEI) et ⦠Voir plus d'idées sur le thème calligramme, guillaume apollinaire, calligramme apollinaire. », ou sur leur présentation avec : « Voici la maison où naisse les étoiles et les divinités. Publication préoriginale : Nord-Sud, nº 12, février 1918, daté « 3 avril 1915 ». Sur le manuscrit, les vers sont séparés par des croix qui soulignent la discontinuité de ces notations lancées comme des « fusées ». Le poème Un oiseau chante en est un très bel exemple. En ⦠Publication préoriginale : Les Écrits français, nº 1, 5 décembre 1913. Cela permet d'allier l'imagination visuelle à celle portée par les mots. Le poème, envoyé le 8 février 1915 à André Rouveyre, le compagnon de la « Petite auto », ferme le cycle d’Étendards. 221. Calligrammes, collection of poetry by Guillaume Apollinaire, published in French in 1918. Calligrammes. Cette grande composition en forme de prosopopée polyphonique intègre trois poèmes en octosyllabes, et mobilise le vocabulaire technique de l’artillerie. Lithos de Chirico (1930) (Paris,) Gallimard , 1930. Calligrammes, sous-titré Poèmes de la paix et de la guerre 1913-1916, est un recueil de poésie concrète de Guillaume Apollinaire publié le 15 avril 1918 aux éditions Mercure de France et contenant de nombreux calligrammes Recueil poétique de Guillaume Apollinaire, pseudonyme de Wilhelm Apollinaris de Kostrowitzky (1880-1918), publié à Paris au Mercure de France en 1913. Publication préoriginale : La Grande Revue, nº 11, novembre 1917. On retrouve ainsi des titres comme Paysages, Arbre, Les collines, Le musicien de Saint-Merry …. Philippe Soupault évoque les circonstances de sa rédaction, qui eut lieu sans doute au printemps 1917, ce qui explique la gravité de cette méditation sur les morts devenus ombre du poète, et alignés comme des munitions dans le « caisson » réglementaire. Dâabord employé de banque, il devient précepteur chez la vicomtesse de Milhau quâil suit dans ses voyages en Allemagne et en Autriche. De nombreux poèmes avaient paru auparavant dans diverses revues. Publication préoriginale : Les Soirées de Paris, nº 26-27, juillet-août 1914. Ces textes reflètent les expériences dâApollinaire en tant que soldat dans la Première Guerre mondiale, ainsi que son association avec le monde de lâart parisien. Titre : l’« abri-caverne » est enterré sous six mètres de terre, à l’abri des obus. Un récit de Pierre Roy évoque une composition improvisée en présence de Serge Férat, Chirico et de son frère Savinio, « divinités » en train de naître. Sous le titre global « À la Tour — 1910 » il est suivi de trois poèmes de Cendrars (réunis sous le titre « Tour » dans 19 poèmes élastiques). ». Dédicace : le magistrat Joseph Granié (1863-1919), ami d’Apollinaire, était aussi critique d’art et collectionneur. Ondes : Ondes est un hommage à la nature et aux choses qui nous entourent… mais d'une façon bien personnelle à l'auteur. Publication préoriginale : Les Soirées de Paris, nº 21, 15 février 1914. 34. Invérifiable sans être fausse, cette légende contribue à faire de « Lundi rue Christine » l’exemple-type du « poème-conversation », et un manifeste de l’esthétique « simultanéiste ». Le poème est imprimé comme une composition typographique en capitales de corps variés. 252. Gr. 85. allimard , ⦠Ici, malgré la guerre, l'auteur se sent apaisé car la présence du chant d'un oiseau lui rappelle sa bien-aimé : « Un oiseau chante ne sais où, c'est, je crois, ton âme qui veille […] Ton chant si doux répète-le à la mitrailleuse funeste. La cravate est à gauche. Les remaniements ont porté sur la disposition des motifs et la figure des « amants ». Pour Jérôme Peignot, spécialiste de la typographie, le calligramme relève de quatre domaines : la littérature, la peinture, la calligraphie mais aussi la philosophie, ce q⦠251. Un calligramme est un poème dont la disposition graphique sur la page forme un dessin, généralement en rapport avec le sujet du texte, mais il arrive parfois que la forme apporte un sens qui s'oppose au texte. Publication préoriginale : Les Soirées de Paris, nº 26-27, juillet-août 1914. La 1re édition à 25 exemplaires de Case d’Armons a été polygraphiée sur papier quadrillé, à l’encre violette, au moyen de gélatine, à la batterie de tir (45e batterie, 38e Régiment d’artillerie de campagne) devant l’ennemi, et le tirage a été achevé le 17 juin 1915. Publication préoriginale : sous le titre « Paysage animé », Les Soirées de Paris, nº 26 et 27, juillet-août 1914. Recueil poétique de Guillaume. Le réveil a sonné et dans le petit jour je salue la fameuse Nancéenne que je n’ai pas connue. Publication préoriginale : Les Soirées de Paris, nº 19, 15 décembre 1913. LorsquâApollinaire publie Alcools en 1913, la France est dans une effervescence culturelleremarquable. Il est illustré de nombreux calligrammes, qui sont des dessins composés de lettres, amplifiant ou contredisant, le sens du texte qu'elles forment Apollinaire explique : The collection is especially noted for its pattern poetry, Comme pour « Les Fenêtres », une légende du poème en explique les détails : l’ami, Jacques Dyssord, en partance pour Tunis où il veut fonder un journal, le Danois Peter Madsen, la brasserie, la servante rousse (voir Po, p. 1081). Apollinaire. du matin et j’ai déjà bu un mouton, le câblogramme comportait 2 mots en sûreté, Madame Salmajour avait appris en Océanie à tirer les cartes, C’est là-bas qu’elle avait eu encore l’occasion de participer, En ce qui concerne l’avenir elle ne se trompait jamais, Une cartomancienne céretane Marguerite je ne sais plus quoi, Tout ce qu’elle m’a dit du passé était vrai et tout ce qu’elle, M’a annoncé s’est vérifié dans le temps qu’elle indiquait, J’ai connu un sciomancien mais je n’ai pas voulu qu’il interrogeât mon ombre, Je connais un sourcier c’est le peintre norvégien Diriks, Miroir brisé sel renversé ou pain qui tombe, Puissent ces dieux sans figure m’épargner toujours, Au demeurant je ne crois pas mais je regarde et j’écoute et notez, Car je ne crois pas mais je regarde et quand c’est possible j’écoute, Tout le monde est prophète mon cher André Billy, Mais il y a si longtemps qu’on fait croire aux gens, Qu’ils n’ont aucun avenir qu’ils sont ignorants à jamais, Qu’on en a pris son parti et que nul n’a même l’idée, De se demander s’il connaît l’avenir ou non, Il n’y a pas d’esprit religieux dans tout cela, Ni dans les superstitions ni dans les prophéties, Ni dans tout ce que l’on nomme occultisme, Il y a avant tout une façon d’observer la nature, J’ai enfin le droit de saluer des êtres que je ne connais pas, Ils passent devant moi et s’accumulent au loin, Tandis que tout ce que j’en vois m’est inconnu, Et leur espoir n’est pas moins fort que le mien, Je ne chante pas ce monde ni les autres astres, Je chante toutes les possibilités de moi-même hors de ce monde et des astres, Je chante la joie d’errer et le plaisir d’en mourir, Passeur des morts et les mordonnantes mériennes, Des millions de mouches éventaient une splendeur, Quand un homme sans yeux sans nez et sans oreilles, Quittant le Sébasto entra dans la rue Aubry-le-Boucher, Jeune l’homme était brun et ce couleur de fraise sur les joues, Il jouait de la flûte et la musique dirigeait ses pas, Il s’arrêta au coin de la rue Saint-Martin, Jouant l’air que je chante et que j’ai inventé, Les femmes qui passaient s’arrêtaient près de lui, Lorsque tout à coup les cloches de Saint-Merry se mirent à sonner, Le musicien cessa de jouer et but à la fontaine, Qui se trouve au coin de la rue Simon-Le-Franc, Et revenant sur ses pas marcha jusqu’à la rue de la Verrerie, Où il entra suivi par la troupe des femmes, Qui venaient par les rues traversières les yeux fous, Les mains tendues vers le mélodieux ravisseur, Il s’en allait indifférent jouant son air, À quelle heure un train partira-t-il pour Paris, Les pigeons des Moluques fientaient des noix muscades, Mission catholique de Bôma qu’as-tu fait du sculpteur, Elle traverse un pont qui relie Bonn à Beuel et disparaît à travers Pützchen, Rivalise donc poète avec les étiquettes des parfumeurs, En somme ô rieurs vous n’avez pas tiré grand-chose des hommes, Et à peine avez-vous extrait un peu de graisse de leur misère, Mais nous qui mourons de vivre loin l’un de l’autre, Tendons nos bras et sur ces rails roule un long train de marchandises, Tu pleurais assise près de moi au fond d’un fiacre, Tu me ressembles tu me ressembles malheureusement, Nous nous ressemblions comme dans l’architecture du siècle dernier, Ces hautes cheminées pareilles à des tours, Nous allons plus haut maintenant et ne touchons plus le sol, Le cortège des femmes long comme un jour sans pain, Suivait dans la rue de la Verrerie l’heureux musicien, C’est quand jadis le roi s’en allait à Vincennes, Quand les ambassadeurs arrivaient à Paris, Quand le maigre Suger se hâtait vers la Seine, Quand l’émeute mourait autour de Saint-Merry, Les femmes débordaient tant leur nombre était grand, Et leurs pas légers et prestes se mouvaient selon la cadence, L’inconnu s’arrêta un moment devant une maison à vendre, La cour sert de remise à des voitures de livraisons, Sa musique qui s’éloignait devint langoureuse, Les femmes le suivirent dans la maison abandonnée, Et toutes y entrèrent confondues en bande, Toutes toutes y entrèrent sans regarder derrière elles, Sans regretter le jour la vie et la mémoire, Il ne resta bientôt plus personne dans la rue de la Verrerie, Sinon moi-même et un prêtre de Saint-Merry, C’est quand jadis le roi revenait de Vincennes, Il vint des soldats de la garde républicaine, Troupeau de regards langoureux des femmes, J’entends mourir le son d’une flûte lointaine, la cravate douloureuse que tu portes et qui t’orne ô civilisé ôte-la si tu veux bien respirer, la beauté de la vie passe la douleur de mourir, l’infini redressé par un fous de philosophe, et le vers dantesque luisant et cadavérique, Comme c’était la veille du quatorze juillet, Je descendis dans la rue pour aller voir les saltimbanques, Dans ma jeunesse on en voyait beaucoup plus qu’aujourd’hui, Ils s’en sont allés presque tous en province, Et sur une petite place située entre Saint-Germain-des-Prés et la statue de Danton, La foule les entourait muette et résignée à attendre, Je me fis une place dans ce cercle afin de tout voir, Villes de Belgique soulevées à bras tendu par un ouvrier russe de Longwy, Haltères noirs et creux qui ont pour tige un fleuve figé, Doigts roulant une cigarette amère et délicieuse comme la vie, De nombreux tapis sales couvraient le sol, Tapis qui ont des plis qu’on ne défera pas, Tapis qui sont presque entièrement couleur de la poussière, Et où quelques taches jaunes ou vertes ont persisté, Comme un air de musique qui vous poursuit, La cendre de ses pères lui sortait en barbe grisonnante, Il portait ainsi toute son hérédité au visage, En tournant machinalement un orgue de Barbarie, Dont la lente voix se lamentait merveilleusement, Les glouglous les couacs et les sourds gémissements, Le plus vieux avait un maillot couleur de ce rose violâtre qu’ont aux joues certaines jeunes filles fraîches mais près de la mort, Ce rose-là se niche surtout dans les plis qui entourent souvent leur bouche, Les bras les bras partout montaient la garde, Avec son pantalon bouffant et les accroche-chaussettes, N’aurait-il pas eu l’apparence d’un maquereau à sa toilette, La musique se tut et ce furent des pourparlers avec le public, Qui sou à sou jeta sur le tapis la somme de deux francs cinquante, Au lieu des trois francs que le vieux avait fixés comme prix des tours, Mais quand il fut clair que personne ne donnerait plus rien, De dessous l’orgue sortit un tout petit saltimbanque habillé de rose pulmonaire, Avec de la fourrure aux poignets et aux chevilles, Et saluait en écartant gentiment les avant-bras, Une jambe en arrière prête à la génuflexion, Il salua ainsi aux quatre points cardinaux, Son corps mince devint une musique si délicate que nul parmi les spectateurs n’y fut insensible, Que moulait l’homme au visage couvert d’ancêtres, Et que l’organiste se cacha le visage dans les mains, Aux doigts semblables aux descendants de son destin, Fœtus minuscules qui lui sortaient de la barbe, Les saltimbanques soulevèrent les gros haltères à bout de bras, Mais chaque spectateur cherchait en soi l’enfant miraculeux, Mon Cœur semblable à une flamme renversée, Les rois qui meurent tour à tour renaissent au cœur des poètes, Dans ce miroir je suis enclos vivant et vrai comme on imagine les anges et non comme sont les reflets, dans les vals et les beaux bois frais du tendre été si pâle, la douce nuit lunaire et pleine d’étoiles, Ton visage écarlate ton biplan transformable en hydroplan, Ta maison ronde où il nage un hareng saur, 90 ou 324 un homme en l’air un veau qui regarde à travers le ventre de sa mère, Le vieux se lave les pieds dans la cuvette, Je me mis à pleurer en me souvenant de vos enfances, Et toi tu me montres un violet épouvantable, Ce petit tableau où il y a une voiture m’a rappelé le jour, Un jour fait de morceaux mauves jaunes bleus verts et rouges, Où je m’en allais à la campagne avec une charmante cheminée tenant sa chienne en laisse, Il n’y en a plus tu n’as plus ton petit mirliton, La cheminée fume loin de moi des cigarettes russes, À travers l’Europe vêtue de petits feux multicolores, Il pleut des voix de femmes comme si elles étaient mortes même dans le souvenir, c’est vous aussi qu’il pleur merveilleuses rencontres de ma vie ô gouttelettes, et ces nuages cabrés se prennent à hennir tout comme un univers de villes auriculaires, écoute s’il pleut tandis que le regret et le dédain pleurent une ancienne musique, écoute tomber les liens qui te retiennent, Je partis de Deauville un peu avant minuit, Des géants furieux se dressaient sur l’Europe, Les aigles quittaient leur aire attendant le soleil, Les poissons voraces montaient des abîmes, Les peuples accouraient pour se connaître à fond, Les morts tremblaient de peur dans leurs sombres demeures, Les chiens aboyaient vers là-bas où étaient les frontières, Je m’en allais portant en moi toutes ces armées qui se battaient, Je les sentais monter en moi et s’étaler les contrées où elles serpentaient, Avec les forêts les villages heureux de la Belgique, Francorchamps avec l’Eau Rouge et les pouhons, Région par où se font toujours les invasions, Artères ferroviaires où ceux qui s’en allaient mourir, Océans profonds où remuaient les monstres, Et descend tout à coup comme une étoile filante, Je sentais en moi des êtres neufs pleins de dextérité, Bâtir et aussi agencer un univers nouveau, Un marchand d’une opulence inouïe et d’une taille prodigieuse, De grands troupeaux muets qui broutaient les paroles, Et contre lesquels aboyaient tous les chiens sur la route, Au moment où l’on affichait la mobilisation, Que la petite auto nous avait conduits dans une époque, Et bien qu’étant déjà tous deux des hommes mûrs, Ô départ sombre où mouraient nos 3 phares, comme la balle à travers le corps le son traverse la vérité car la raison c’est ton art femme, o batailles la terre tremble comme une ma[n] doline, Que cet œillet te dise la loi des odeurs qu’on n’a pas encore promulguée et qui viendra un jour régner sur nos cerveaux bien + précise & + subtile que les sons qui nous dirigent, Je préfère ton nez à tous tes organes ô mon amie, Ô nez de la pipe les odeurs-centre fourneau y forgent les chaînes univers infiniment déliées qui lient les autres raisons formelles, Des fleurs à ras du sol regardent par bouffées, Les boucles des odeurs par tes mains décoiffées, Mais je connais aussi les grottes parfumées, Où plus doux que la nuit et plus pur que le jour, Tu t’étends comme un dieu fatigué par l’amour, Je me suis engagé sous le plus beau des cieux, Je suis un charretier du neuf charroi de Nîmes, Épousent ardemment et sans cesse les buts, J’attends que le printemps commande que s’en aille, Vers le nord glorieux l’intrépide bleusaille, Les 3 servants assis dodelinent leurs fronts, Où brillent leurs yeux clairs comme mes éperons, J’entends sonner les trompettes d’artillerie, Qui va rejoindre au front notre beau régiment, À l’anchois en parlant de sa femme malade, 4 pointeurs fixaient les bulles des niveaux, Qui remuaient ainsi que les yeux des chevaux, Un grand air d’opéra toi l’écoutant tu pleures, Gris comme l’eau de Seine et je songe à Paris, Des obus dans la nuit la splendeur argentine, Je selle mon cheval nous battons la campagne, Je te salue au loin belle rose ô tour Magne, Mais près d’un jet d’eau qui pleure et prie, Ceux qui sont partis à la guerre au nord se battent maintenant, Jardins où saigne abondamment le laurier rose fleur guerrière, Me voici libre et fier parmi mes compagnons, Le Réveil a sonné et dans le petit jour je salue, Les 3 servants bras dessus bras dessous se sont endormis sur l’avant-train, Et conducteur par mont par val sur le porteur, Au pas au trot ou au galop je conduis le canon, Le bras de l’officier est mon étoile polaire, Il pleut mon manteau est trempé et je m’essuie parfois la figure, Avec la serviette-torchon qui est dans la sacoche du sous-verge, Voici des fantassins aux pas pesants aux pieds boueux, La pluie les pique de ses aiguilles le sac les suit, Le lièvre détale et voici un ruisseau que j’aime, Et cette jeune femme nous salue charretiers, La Victoire se tient après nos jugulaires, Et calcule pour nos canons les mesures angulaires, Nos salves nos rafales sont ses cris de joie, Ses fleurs sont nos obus aux gerbes merveilleuses, Sa pensée se recueille aux tranchées glorieuses, qui a foutu la vxxxxx à toute l’artillerie, l’artillerie ne s’est pas aperçu qu’elle avait mal au [cul], Sacré nom de Dieu quelle allure nom de Dieu quelle allure, souvenirs de Paris avant la guerre ils seront bien plus doux après la victoire, salut monde dont je suis la langue éloquente que sa bouche ô Paris tire et tirera toujours aux Allemands, j’entends chanter l’oiseau le bel oiseau rapace, J’entends les pas des grands chevaux d’artillerie allant au trot sur la grand-route où moi je veille, Un grand manteau gris de crayon comme le ciel m’enveloppe jusqu’à l’oreille, Souvenirs de mes compagnons morts à la guerre, Comme cent fourrures ne font qu’un manteau, Comme ces milliers de blessures ne font qu’un article de journal, Apparence impalpable et sombre qui avez pris, Vous ne connaîtrez plus les poèmes divins que je chante, Tandis que moi je vous entends je vous vois encore, Vous qui m’aimez assez pour ne jamais me quitter, Et qui dansez au soleil sans faire de poussière, Se love de la mer jusqu’à l’espoir attendrissant de l’Est, dans la solution de bicarbonate de sodium, les masques seront simplement mouillés des larmes de rire de rire, Chevaux couleur cerise limite des Zélandes, Des mitrailleuses d’or coassent des légendes, Je t’aime liberté qui veilles dans les hypogées, Harpe aux cordes d’argent ô pluie ô ma musique, L’invisible ennemi plaie d’argent au soleil, Les villes tour à tour deviennent des clefs, Guerre paisible ascèse solitude métaphysique, mais l’auto-bazar que l’on dit merveilleux, Rapidité attentive à peine un peu d’incertitude, Mais la couleuvre me regarde dressée comme une épée, Un trou d’obus propre comme une salle de bain, Le crapaud chantait les saphirs nocturnes, Et le long du canal des filles s’en allaient, On tire dans la direction « des bruits entendus », Ne pleurez donc pas sur les horreurs de la guerre, Le glaive antique de la Marseillaise de Rude, Venus des Atlantides ou bien des Négrities, Rivière d’hommes forts et d’obus dont l’orient chatoie, Embaume les espoirs d’une armée qui halète, Où le crapaud module un tendre cri d’azur, Un rossignol meurtri par l’amour chante sur, Le rosier de ton corps dont j’ai cueilli les roses, Nos cœurs pendent ensemble au même grenadier, Et les fleurs de grenade en nos regards écloses, En tombant tour à tour ont jonché le sentier, C’est dans la cagnat en rondins voilés d’osier, Auprès des canons gris tournés vers le nord, Où l’on dansait où l’on chantait où l’on faisait l’amour, Je me souviens du si délicat si inquiétant, C’était donc une tête de nègre dans la nuit profonde, Moins sauvage que notre cagnat de canonniers-servants, J’ai connu l’horreur de l’ennemi qui dévaste, Et les garçons dont la croupe dure sursaute, Je suis soldat français on m’a blanchi du coup, Pourquoi donc être blanc est-ce mieux qu’être noir, Et nous tirons sur les ravitaillements boches, Ou sur les fils de fer devant les bobosses, Et de couples enchaînés par un atroce amour, Qui donc saura nous faire oublier telle ou telle partie du monde, Où est le Christophe Colomb à qui l’on devra l’oubli d’un continent, C’était un temps béni nous étions sur les plages, Va-t’en de bon matin pieds nus et sans chapeau, L’amour blessait au cœur les fous comme les sages, C’était un temps béni Le temps du vaguemestre, On est bien plus serré que dans les autobus, Et des astres passaient que singeaient les obus, Quand dans la nuit survint la batterie équestre, C’était un temps béni Jours vagues et nuits vagues, À limer jusqu’au soir d’invraisemblables bagues, Les Servants ont limé la bague au long des mois, Le Conducteur écoute abrité dans les bois, La chanson que répète une étoile inconnue.